Le préjudice subi par la victime, qui va devoir vivre au quotidien avec son handicap, est lui aussi spécifique car les bouleversements entraînés dans la vie courante de la victime ont des répercussions financières lourdes.

• La victime ne pourra plus avoir d’activité professionnelle et assurer ainsi sa subsistance et celle de sa famille.
• La victime aura besoin, pour favoriser son autonomie, d’aménager ou de construire un nouveau son logement adapté à son handicap (ascenseur, élargissement des huisseries, modification des prises électriques, adaptation de la salle de bain et des toilettes, domotique)
• La famille de la victime pourra préférer un retour à domicile plutôt qu’un placement en centre adapté (souvent voulu par les Compagnies d’Assurances pour des raisons uniquement économiques) ce qui pose également la question de l’aménagement du logement de la famille.
• La victime aura besoin d’un véhicule spécialement aménagé à son handicap dont l’acquisition devra être renouvelée au moins tous les 6 ans.
• La victime aura besoin de nombreux et coûteux matériels pour favoriser son autonomie (fauteuil roulant motorisé, lit médicalisé avec relève buste, lève personne sur rail, verticalisateur, matelas curatif d’escarres viscoélastiques) dont l’acquisition devra également être renouvelée en moyenne tous les 5 à 7 ans.
• La victime aura besoin durant tout le reste de sa vie d’une multitude de produits consommables dont les coûts cumulés et renouvelés s’avèrent parfois astronomiques (couches, alèses, gants pour les soins, gants pour les toilettes, pénilex, alèses, crème hydratante, coussins viscoélastiques…)
• La victime aura besoin durant tout le reste de sa vie de l’assistance d’une tierce personne pour l’aider à effectuer les actes de la vie quotidienne.

Sur le plan moral, le préjudice subi par la victime et par ses proches est également très lourd :

• Dans certains cas, la victime aura perdu la chance de réaliser un projet de vie familiale en raison de la gravité du handicap dont elle reste atteinte (Préjudice d’établissement).
• La famille de la victime va subir également de très lourds préjudices : préjudice d’affection, préjudice d’accompagnement (préjudice subi par les proches de la victime qui vivent au quotidien le handicap de leur enfant, parent ou conjoint), préjudice lié au bouleversement dans les conditions d’existence (arrêt de carrière professionnelle pour s’occuper de la victime.